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Etats-Unis : La croissance éternelle

Olivier O'Mahony

Nov 2, 2023

Grâce à une hausse du PIB de 4,9 % au dernier trimestre, le dynamisme économique américain semble sans limites.

Lire dans Paris Match


De notre correspondant a New York, Olivier O’Mahony


Aux États-Unis, l’été 2023 fut celui de tous les excès. [...]


L’Amérique creuse encore un peu plus le fossé avec l’Europe.


Résultat : le produit intérieur brut était en hausse de 4,9 % au troisième trimestre. [...]


Car les statistiques sont implacables. Voilà quinze ans, les PIB de l’Union européenne et des États-Unis étaient identiques. Depuis 2002, l’Amérique a progressé de 70 %, contre 22,2 % pour le Vieux Continent. « Il y a chez nous un vrai problème de croissance à moyen et long terme, car l’investissement dans la tech s’est effondré, estime l’économiste Yann Coatanlem, coauteur du livre “Le capitalisme contre les inégalités”. Aujourd’hui, les entreprises européennes consacrent 50 milliards d’euros en recherche et développement, contre 240 milliards d’euros pour les sociétés américaines. Dans ce domaine, quatre projets sur cinq échouent. Or, pour les grands groupes, licencier un ingénieur ou un programmateur coûte dix fois plus cher en France qu’aux États-Unis. C’est un frein énorme à l’investissement. »


L’Amérique truste ainsi les sept premières places du classement par capitalisation boursière (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, etc.), quand la première société européenne (le néerlandais ASML) arrive au treizième rang. Selon l’entrepreneur Olivier Coste, auteur du livre « L’Europe, la tech et la guerre », « le Vieux Continent est aujourd’hui très fort dans des secteurs matures (automobile, aéronautique, pharmacie, etc.), alors que l’Amérique se spécialise sur des secteurs plus récents et à forte croissance, comme la tech. Nous nous comportons un peu comme la Chine en 1800, qui avait fait l’impasse sur la première révolution technologique, celle de la machine à vapeur, ce qui lui avait valu cent ans d’humiliation et de domination par des puissances étrangères. Si nous ne faisons rien pour redresser la barre, le même scénario pourrait se répéter en Europe ».


Lire dans Paris Match

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